Méthode Feldenkrais et Créativité

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Comment « bien » se tenir assis avec la Méthode Feldenkrais

Comment « bien » se tenir assis avec la Méthode Feldenkrais

Avec la Méthode Feldenkrais, nous apprenons à nous écouter pour faire mieux avec moins d’efforts, ce qui nous permet de préserver notre énergie pour la consacrer à ce qui nous importe.
Dans cet article, je vous propose quelques conseils pour appliquer cela à la position assise… qui nous permettent de réviser quelques préceptes de la Méthode.

 

La position assise, nouveau mal du siècle ?

Nous passons de plus en plus de temps assis, dans les transports, à nos bureaux, en réunion, ou simplement dans des canapés… et les études scientifiques montrent que cette position peut avoir des conséquences néfastes pour notre santé, notamment des Troubles Musculo Squelettiques (TMS) mais aussi des soucis de circulation, entre autres.

Bien sûr c’est toujours une bonne idée de faire du sport, d’être moins sédentaire, de marcher le plus possible, de se lever régulièrement de son bureau, et il y a aujourd’hui de plus en plus de solutions ergonomiques avec des souris ou sièges adaptés, ou des bureaux « assis-debout ».

Mais on peut aussi mettre en question notre manière de nous tenir assis…


C’est le soutien du squelette qui nous permet de faire moins d’efforts

C’est un des moments qui me réjouit à la fin d’une séance individuelle avec des personnes qui découvrent la Méthode Feldenkrais. Elles viennent de passer une heure plus ou moins allongées, nous avons exploré ensemble comment détendre certaines chaines musculaires, restaurer des mobilités articulaires, coordonner différentes parties du corps entre elles, relancer la respiration… Et puis vient le moment où elles vont revenir dans la verticalité.

En général, je les soutiens pour les aider à s’asseoir, et leur proposant de « ne pas » se redresser, et en les questionnant sur ce qu’elles ressentent. Elles peuvent exprimer qu’elles se « sentent bien, soulagées, plus légères, ou plus ancrées, ou qu’elles respirent mieux, ou que quelque chose est devenu plus facile… »

Puis je leur demande ce qu’elles pensent de leur posture ?
Et le plus souvent, elles me disent qu’elles sont avachies, courbées, pas droites… ou un peu droites.

Et je les invite à essayer de ne pas se corriger tout de suite !… Si elles arrivent à résister à cette tendance à vouloir se redresser, je prends une photo « de profil » pour leur montrer ensuite et leur poser la question :

 

Est-ce que l’image que vous voyez correspond à votre ressenti ?  

Et la plupart du temps, elles n’en reviennent pas : même si elles se sentaient à peu près droites, elles n’imaginaient pas être aussi redressées avec aussi peu d’efforts.

Explication : elles font à cet instant précis l’expérience du soutien du squelette et des fascias.
Les muscles servant alors simplement à ajuster la posture pour mieux coordonner l’ensemble du corps par rapport à ses appuis dans le sol.


Réveiller sa proprioception

Faire durer cette sensation de bien-être, ou pouvoir la retrouver quand on l’a perdue, suppose tout un apprentissage pour apprendre à se mettre à l’écoute de ses sensations.

En particulier utiliser les informations qui viennent de capteurs dans nos articulations, nos tendons, nos fascias vers notre cerveau pour ajuster notre posture : cela s’appelle la proprioception, et le plus souvent, notre « bonne éducation » nous a coupé de ce sens pourtant si précieux par des injonctions de type « ne t’écoute pas ! », ou pire encore « no pain, no gain ! »

Et pour stimuler cette proprioception, on peut commencer par des questions concrètes, d’exploration, avec une qualité d’attention particulière…


Renforcer ses appuis : ischions, et pas seulement…

Où sentez-vous du soutien quand vous êtes assis ?
La plupart des personnes vont penser au bassin, à leurs cuisses, à leurs fesses…
La partie osseuse du bassin qui peut le mieux nous soutenir, ce sont les ischions, traduction anglaise : sitting-bones justement.
Alors on peut clarifier cette sensation en se demandant sur quel ischion on est plus en appui, ou comment on pourrait passer d’un ischion à l’autre, ou comment on peut venir sur l’arrière ou sur l’avant de ses ischions par exemple…

Sans oublier que nous avons aussi d’autres surfaces qui nous soutiennent, dont nos appuis sur les pieds, et aussi nos mains éventuellement, selon où elles sont posées, voire nos coudes si nous avons des accoudoirs.

Par exemple on peut jouer à « comment se repousser d’un pied pour venir sur l’ischion qui est de l’autre côté »… ce qui va favoriser de la mobilité et de l’allongement.

Car oui, il est toujours favorable d’avoir des muscles les plus allongés possibles, d’éviter les tensions.


Favoriser les ajustements par micromouvements

Et peu à peu, on apprend à jouer avec ces appuis d’une manière où on va favoriser des micro-mouvements : des mouvements qu’on sent à l’intérieur de soi, et qui se voient à peine de l’extérieur. Un petit jeu très discret avec notre proprioception.

On peut jouer à aller se tourner d’un côté en venant en appui sur l’ischion du même côté et en allongeant la distance entre l’ischion et l’épaule de ce même côté : jusqu’à arriver à faire un mouvement quasiment invisible !… et sentir ce que ça libère dans la respiration !

Car il est très précieux de ne pas considérer la position assise comme fixe ou figée. C’est souvent ce que font les personnes qui essaient de « se tenir droites » par un effort musculaire. Sauf que le plus souvent, elles risquent de bloquer la partie arrière de leur diaphragme, ce qui va les empêcher de respirer pleinement…

Apprendre à sentir sans « corriger »

Quand nous ressentons une douleur, nous aimerions avoir une solution immédiatement, « faire quelque chose »… et donc corriger. Mais le plus souvent, cela ne fait qu’ajouter une compensation de plus, et nous éloigner encore d’un confort durable.

C’est pourquoi le conseil encore est d’explorer, de jouer avec les appuis…

Et s’il y a une douleur particulière à un point précis, on peut amener l’attention sur cet endroit, et imaginer qu’on respire comme si l’on avait une bouche située à cet endroit particulier. Et imaginer que l’air et l’énergie circulent depuis ce point vers les appuis, et vers le sommet du crâne, et vers les épaules et les mains. Si on arrive à rester à l’écoute de ce qu’il se passe, en général, on ressent un apaisement au bout de quelques minutes.
Et ce qui est particulièrement intéressant, c’est que souvent, on ressent une tension qui « lâche » à un endroit différent de celui qui nous fait mal, et auquel on n’avait pas pensé.

Voilà pourquoi il faut mieux laisser faire des ajustements que corriger. Cela permet de sentir à quel point le corps fonctionne comme un système global.


Arrêter de vouloir effacer la courbure lombaire

La zone des lombaires est un endroit sensible pour beaucoup de personnes qui passent beaucoup de temps en position assise. Alors la bonne idée pour éviter les tassements au niveau lombaire peut sembler être de « ne pas cambrer »…

Mais ce n’est pas pour autant une bonne idée de vouloir effacer la courbure lombaire et maintenir la zone lombaire « verticale ». Car on a alors un moins bon contact au niveau des surfaces articulaires des vertèbres lombaires, et donc on va moins bien profiter du soutien du squelette.

Il est donc préférable d’apprendre à trouver toute la longueur de la courbure lombaire, en jouant avec les appuis, les mouvements de flexion, extension, torsion dans la colonne vertébrale, qui vont dynamiser les psoas entre autres.


Favoriser la mobilité, avec une certaine qualité d’attention

Oui, il y a bon nombre d’ingrédients avec lesquels nous pouvons jouer pour améliorer la qualité de notre position assise. Et je m’aperçois que je n’en suis qu’au début…

Pour soulager la nuque et les épaules, je pourrais aussi vous parler de la respiration, de la mobilité du regard, de petits mouvements agréables des épaules…

Le plus important, c’est de changer de « paradigme » et d’arrêter de vouloir « se tenir droit » comme on nous l’a seriné depuis toute notre enfance.

Pouvoir faire confiance à ce processus… d’exploration, et d’écoute de soi…

Arriverez-vous à imaginer que c’est parfois en travaillant sur les hanches ou le regard, ou la respiration, qu’on va détendre les épaules ?

C’est difficile à mettre en œuvre au début…
Et ce travail fait appel à notre intelligence somatique, à des notions théoriques sur la « conscience de soi », ou l’image de soi dans le mouvement, donc il est d’autant plus difficile à expliquer avec des mots !…

Alors le mieux est d’essayer !…

Vous pouvez venir participer à des séances collectives, ou commencer par des séances individuelles… Petit rappel : le prochain atelier thématique prévu le 8 février 24 est consacré à la position assise

Ce qui vous permettra de mieux savourer d’autant mieux les épisodes de

La Minute de Disponibilité Créative sur ma chaine Youtube, des pratiques brèves, pour aider à lâcher les tensions et renforcer l’énergie.

Et si vous passez beaucoup de temps en position assise au travail, je propose aussi des formations professionnelles grâce à ma certification Qualiopi.

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