Méthode Feldenkrais et Créativité

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Paris

 

BOUGER EST BON POUR LE CERVEAU

BOUGER EST BON POUR LE CERVEAU

Les enfants de moins de 5 ans qui pratiquent une activité physique régulière, développent leurs capacités de mémorisation, et gèrent mieux leurs émotions. La Méthode Feldenkrais nous donne l’occasion de constater que c’est vrai aussi pour les adultes !

Il faut faire bouger les enfants !

Un récent article du journal Le Monde s’appuyant sur des études américaines qui viennent d’être publiées,  nous explique que

les enfants de 24 mois qui pratiquent une activité physique quotidienne et passent moins de soixante minutes à regarder des écrans chaque jour sont plus performants en matière de fonctions exécutives (notamment gestion des émotions, mémoire « de travail » et contrôle des impulsions) que ceux qui ne respectent pas les recommandations.

Alors oui, on ne le répétera jamais assez, il faut encourager les tout petits à bouger, à marcher à 4 pattes, à se rouler dans tous les sens sur le sol, à courir et à bondir.

Mais ce qui est nouveau ici, c’est qu’on ne parle plus seulement de l’intérêt de l’activité physique par rapport à des pathologies physiques. Il n’est plus seulement question de prévenir un risque d’obésité, ou de troubles musculosquelettiques, voire cardiovasculaires. Cette fois on parle de faire bouger les tout petits pour obtenir de meilleurs résultats à l’école dans les années qui suivent !

 

Mouvement et cerveau

De fait, ces découvertes semblent parfaitement en accord avec une des phrases les plus célèbres de Moshe Feldenkrais que j’aime citer régulièrement

Ce que je cherche, ce ne sont pas des corps souples, mais des cerveaux souples

Il avait eu cette intuition à une époque où les recherches sur la neuroplasticité n’avaient pas encore validé son approche. Mais il était d’ores et déjà convaincu de l’importance du développement neuromoteur des petits enfants.

Il avait d’ailleurs développé de nombreuses leçons collectives basées sur des mouvements des tout-petits, sans doute encouragé en cela par son épouse pédiatre. Quelle joyeuse affaire de voir des adultes réapprendre pendant toute une heure des mouvements depuis longtemps oubliés comme :

  • Venir s’étirer sur le ventre depuis la position allongée sur le côté
  • Ramper en poussant sur les genoux
  • Rouler les jambes en l’air pour s’asseoir
  • et même sucer son pouce!
  • Etc.

Ceci pourrait sembler peu sérieux, mais bien au contraire !
Tous ces mouvements sont indispensables à la qualité de notre posture et de nos actions d’adultes. Il m’arrive régulièrement, en tant que praticienne Feldenkrais, de découvrir que le mal de dos de certaines personnes peut être lié au fait qu’elles n’ont jamais marché à quatre pattes… et combien de mes collègues ou d’ostéopathes constatent cela !

La bonne nouvelle c’est qu’il n’est jamais trop tard pour apprendre !
Et tout ceci est très sérieux, mais cela n’empêche pas que ce soit très joyeux, ces moments où mes élèves redécouvrent la possibilité de faire des mouvements étonnants avec moins d’efforts. Ils ont le même regard étonné et ravi qu’un bébé qui vient de rouler et de se retrouver assis pour la première fois, sans comprendre ce qui lui arrive.

Et ça donne envie de recommencer, d’essayer encore, de jouer à inventer d’autres manières de faire le même mouvement, puis d’autres mouvements. Et là, c’est bien de créativité qu’il s’agit !

A l’inverse, on constate chez les malades atteints d’Alzheimer, qu’un des symptômes peut être la perte progressive de la mobilité, sans rapport avec la condition physique. Il n’y a plus d’intérêt ou d’élan pour le mouvement.

 

Feldenkrais pour bouger comme adulte!

Les tout petits explorent sans cesse le lien entre leurs intentions et les différentes manières de se mettre en action. Ensuite ils découvrent le plaisir des sensations et apprennent peu à peu à coordonner leurs mouvements, à en prendre conscience.

Puis une grande partie de notre éducation et de notre parcours vers l’âge adulte repose sur l’inhibition de certains mouvements.
Nous apprenons à rester tranquilles en classe, à ne pas bouger pendant des heures.
Nous restons assis, même si l’envie de nous lever nous démange.
Nous apprenons à « ne pas nous écouter », à « nous forcer », quitte à faire des mouvements inadaptés à notre morphologie parfois.
Et puis nous apprenons souvent à faire « le bon mouvement » d’une seule manière, en le recopiant plutôt qu’en le « sentant ».

Autant de stratégies qui nous coupent de cette démarche d’exploration des tout-petits. Autant de mouvements qui finissent par sortir de notre répertoire, et peuvent occasionner à plus ou moins long terme des douleurs, parce que le mouvement qu’on a appris “une fois pour toutes” n’est plus approprié.

C’est tout l’inverse qu’on propose avec la Méthode Feldenkrais qui crée justement un espace où explorer, continuer à apprendre et découvrir, et surtout y trouver du plaisir. On revient dans un registre de mouvements variés, qui ne sont plus usités dans la vie d’adulte…

On travaille sur de petits mouvements, en conscience, en accordant une attention particulière aux sensations, en cherchant ce qui est facile et agréable. Cela permet d’affiner la proprioception, c’est-à-dire l’écoute de soi dans le mouvement. Et puis on réintègre peu à peu ces petits mouvements dans des intentions globales. Et tout ceci est l’occasion de…

  • Découvrir différentes manières d’engager une action.
  • Trouver encore et toujours le soutien du sol pour un mouvement efficace et efficient.
  • Préserver son énergie pour l’engager au mieux au service de ses intentions.
  • Développer le lien entre plaisir du mouvement et harmonie.

Ce qui permet plus de tranquillité chez beaucoup de personnes, qui reconnaissent un effet positif sur leur stress.

Ce qu’il y a de commun avec le petit enfant, pour l’adulte qui pratique la Méthode Feldenkrais, c’est qu’on remet alors le mouvement dans une perspective d’apprentissage, de découverte. On continue d’ouvrir de nouveaux chemins. Et j’en ai la conviction, en observant mes élèves, et en pratiquant moi-même, que cela développe notre créativité ainsi que notre vitalité et notre optimisme.

Et la chance que nous avons, en tant qu’adultes dotés de raison, c’est que nous pouvons bouger en imagination. Une fois que nous avons essayé le mouvement “dans la réalité”, on peut se connecter à des sensations de plus en plus fines, qui vont stimuler les neurones miroirs. Beaucoup de musiciens professionnels, ou de danseurs, ou de sportifs de haut niveau travaillent leur geste en l’imaginant : ils réalisent qu’ils font la même erreur toujours au même endroit, et peuvent ainsi améliorer leurs performance. Et la Méthode Feldenkrais nous permet de découvrir à quel point cela peut être efficace pour la qualité du mouvement et le cerveau : même quand on semble ne pas bouger, on peut bouger dans son cerveau, et ça fait du bien.
Mais nous approfondirons tout ceci dans un prochain article!…

En attendant, n’hésitez pas à BOUGER!
En douceur,
En étant à l’écoute de vos sensations
Et avec des enfants s’il y en a autour de vous!

 

Blandine Stintzy
novembre 2022

 

 

 

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