Méthode Feldenkrais et Créativité

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Paris

 

Feldenkrais et le moto-cross ?

Feldenkrais et le moto-cross ?

Quel rapport entre Feldenkrais et le moto-cross ?
Nous allons voir dans cette histoire comment ils peuvent se rencontrer et se relier pour le meilleur !
Et ce que ça nous raconte de notre fonctionnement…
Et de la manière dont nous travaillons lors d’une séance Feldenkrais individuelle, dite « d’intégration fonctionnelle ».

Quel rapport entre Feldenkrais et le moto-cross ?

A priori aucun pour ce monsieur de 55 ans environ qui vient me voir pour une douleur limitante à l’épaule.
Une douleur qui l’embête depuis trois mois.

Quand je lui demande quelles activités physiques il pratique,
Il ne pense pas du tout à me parler de moto
Il évoque l’escalade qu’il a pratiquée longtemps, mais qu’il a arrêté
Il dit qu’il fait de la gym pour entretenir sa forme, et du yoga sur chaise pour s’assouplir.

Effectivement, cela se voit qu’il est plutôt sportif.

Je travaille avec lui en séance individuelle… nous explorons ensemble… il ressent une détente agréable…
Et à la fin, il me demande

S’il peut aller faire du motocross avec ses potes le lendemain, comme c’était prévu depuis un certain temps ?

J’avoue que j’ai un petit temps d’hésitation !

Je me sens frustrée !…
S’il m’avait dit cela au début de la séance, cela aurait nourri mon travail avec lui un peu différemment…

Et puis j’observe combien la perspective de cette journée avec ses potes et sa moto semble le réjouir !
Son visage s’illumine, rien que d’en parler !
Alors je lui dis que  – Oui, bien sûr !

Car notre travail n’est pas de l’ostéopathie, ou de la fasciathérapie, où les praticiens recommandent de laisser le corps plutôt au calme pendant 2 ou 3 jours. Le travail avec la Méthode Feldenkrais, c’est justement pour se préparer à faire ce qu’on aime faire !…

On aurait pu mieux se préparer…
Mais je ne voudrais pas le priver de tout cela,

Ma seule recommandation :

Je lui demande d’observer et de noter ses sensations… et aussi de ne pas forcer!

Et pour commencer, ou plutôt finir cette première séance,

il enfile son manteau… et réalise d’un coup !…
Il n’a pas eu mal du tout, et il n’y a même pas pensé !
Alors que ça faisait un an que c’était devenu un souci d’enfiler une veste ou un blouson !…
Au début de la séance, il m’avait parlé de 3 mois…
La douleur était donc encore plus chronique que ce qu’il m’avait annoncé au début!…

Mais c’est surtout la semaine suivante, quand il revient,
Que quelque chose se passe
Qui va me remplir de fierté réjouie en tant que Praticienne Feldenkrais !

Les conséquences surprenantes d’une séance Feldenkrais orientée vers une problématique d’épaule

Car ce monsieur me dit qu’il est très content, il n’a plus mal à l’épaule…
Même s’il a encore une gêne dans le bras, qu’il me montre.
Cela fera un sujet pour cette séance

Mais surtout, surtout,
Il me raconte sa sortie en moto-cross le lendemain de notre séance
Il n’en revient pas des sensations extraordinaires qu’il a eues sur sa moto

Un rapport tout différent au terrain accidenté,
Qu’il pouvait suivre avec une manière qu’il n’avait jamais éprouvée

Au niveau de ses pieds sur les cale-pieds.

Il sentait le terrain ! … Comme jamais encore auparavant !

Et là, c’est moi qui deviens trop contente !

C’est exactement pour cela que je fais ce travail !
Pour que les personnes puissent faire ce qu’elles aiment

Sans avoir à se préoccuper de la douleur !

Et c’est le meilleur indicateur qu’on a bien avancé dans le travail avec une personne
Quand elle vous parle de ses « bonnes sensations »
Ou de mouvements qu’elle prend plaisir à faire !

Car je le répète souvent
Si simplement la personne se réjouit de ne plus avoir mal…
Cela veut dire que son cerveau est encore focalisé sur cette douleur
Et donc qu’elle est susceptible de revenir !

Notamment quand une douleur est devenue chronique -ce qui peut arriver au bout de quelques semaines où on la ressent-

Même si la cause de la douleur est supprimée
Il reste une forme de vigilance dans notre cerveau
Et la sensation de douleur peut être réactivée par notre système nerveux

Dès qu’il y a un peu de stress…
Ou le moindre signal qui évoque l’expérience de la douleur.

Dans « je n’ai plus mal », il y a « mal »…
Donc « mal » prend encore de la place dans le champ d’attention…

Que s’était-il passé durant cette première séance ?!…

Nous avons bien sûr beaucoup travaillé sur l’épaule douloureuse.
En repérant les tensions et les nœuds, en les invitant à se relâcher.

En explorant les coordinations entre les différentes parties du corps quand il y a un mouvement de l’épaule…
On part d’un détail dans l’articulation entre la tête de l’humérus et la cavité glénoïde,
tout en le reliant à ce qu’il se passe dans les côtes, la colonne vertébrale, les appuis du bassin, la respiration…

Au passage quelques indications sur l’installation du poste de travail.
Des questionnements aussi sur la sensibilité au stress…

Et puis on propose des mobilisations de l’épaule, très doux, engagées de différentes manières.
Il s’agit de restaurer une panoplie de mouvements, mais surtout de tranquilliser le système nerveux.
Redonner à la personne une expérience où le mouvement peut être agréable et sans douleur.
Le système nerveux va alors reprendre confiance…

Et en l’occurrence, j’avais pu repérer que la hanche du même côté que l’épaule douloureuse était complètement bloquée, et ne remplissait pas sa fonction de relais de mouvement.

Notre travail porte souvent sur un paysage plus large que celui des kinés qui se concentrent plus sur l’endroit de la douleur en général. Nous cherchons quant à nous comment une douleur à un endroit peut être reliée à un dysfonctionnement dans une toute autre partie du corps.

Là, j’ai pris le temps de remettre du mouvement dans la hanche, tout en douceur, en intégrant la colonne vertébrale, la cheville, le genou.
Ce que mon « client » n’avait pas forcément retenu : son attention était focalisée sur son épaule !
Et d’ailleurs ce travail a contribué aussi à libérer l’épaule.

Mais j’ai tendance à penser que c’est cette partie du travail qui a joué pour transformer pour le meilleur son expérience de motard tout terrain !…
Et nous voici engagés dans la spirale vertueuse :
de bonnes sensations viennent « interpeler » le système nerveux, qui n’est plus focalisé sur la douleur ou l’absence de douleurs.

La personne peut « passer à autre chose »…

Bien sûr, cela peut prendre un plus ou moins grand nombre de séances…
Selon l’histoire de la personne et les causes de cette douleur,
La durée depuis laquelle la douleur s’est installée

Mais l’idée sera toujours de stimuler la capacité d’apprentissage des personnes
Pour restaurer un mouvement plus fonctionnel
Avec de meilleures sensations
Qui vont permettre que…

L’impossible devient possible
Le Possible devient facile, puis agréable

Ce qui est agréable devient beau

Selon cette expression de Feldenkrais qui reste l’une de mes favorites…

 

Et vous, qu’est-ce que vous aimeriez faire avec plus de facilités, avec de meilleures sensations ??
Du motocross, du violon, de la marche??
Ou tout simplement vous laisser surprendre par un bénéfice inattendu?

Quelle pourrait être votre prochaine « intention positive » pour vous-même?!

 

 

 

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