Méthode Feldenkrais et Créativité

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Paris

 

Une Méditation de Paix pour la Période de Pâques

Une Méditation de Paix pour la Période de Pâques

Nous portons au plus profond de nous l’empreinte des personnes que nous aimons ou avons aimés, de ceux qui nous ont fait du bien, mais aussi de ceux qui nous ont fait du mal. Faire la paix avec ce qui résonne en nous de ces présences est une étape précieuse dans notre chemin d’accomplissement, que ce soit par la méditation ou avec l’Hypnose Générative.

 

Pâques, période propice au recueillement.

En cette période de Pâques, je ne peux m’empêcher de penser très fort à mes parents décédés bien trop jeunes, juste au moment de leur retraite. Mon père dirigeait la chorale paroissiale, tandis que ma mère tenait l’orgue. Et c’était dans une église, autour d’un orgue et d’une chorale qu’ils s’étaient rencontrés. J’ai donc passé beaucoup de temps moi-même dans l’église de la petite ville alsacienne d’Obernai où j’ai grandi.  Et la Semaine Pascale était un temps fort particulièrement important, avec la richesse de sa liturgie, des offices tous les jours, un Chemin de Croix, l’office du Vendredi Saint, la cérémonie du Cierge Pascal, et la grand-messe de Pâques.

Je me suis peu à peu éloignée de la religion catholique dans sa dimension formelle, mais je reste très attachée au Christianisme, aux Saintes Écritures, et à la pratique de la prière. J’aime l’idée de pouvoir me recueillir dans un lieu dédié, un sanctuaire immense et vaste, qui accueille toutes nos émotions, sous le regard d’un Dieu plein de mansuétude qui pourra nous pardonner, et nous donner paix et lumière. Cela me semble tellement précieux pour nous les humains, particulièrement en cette période si troublée où les réseaux sociaux notamment, nous invitent plutôt à attiser nos colères et à cultiver nos angoisses.

Alors oui, en cette semaine de Pâques, je me retrouve à passer du temps dans des églises, que ce soit pendant les offices, ou juste pour écouter le silence. Et à cette occasion, j’aime à pouvoir ressentir en moi la présence de mes parents, entendre la voix de mon père et sa curiosité pleine d’humour, voir le regard souvent triste de ma mère, mais aussi son amour de la musique. Et je sens combien ce temps passé avec leur souvenir vivant est précieux pour moi. Il peut raviver des chagrins, des regrets, mais surtout, il permet aussi de goûter une forme de paix qui remonte peu à peu en moi.

Ces présences à l’intérieur de nous

Nous sommes le plus souvent en quête de notre vie à nous, de notre indépendance, de notre liberté. Mais nous nous construisons au travers de nos rencontres, et de nos interactions avec les autres, favorables ou plus difficiles,
notamment

  • les personnes qui ont compté pour nous,
  • les personnes qui nous ont aimé-e-s et soutenu-e-s
  • les personnes qui nous ont vu-e-s et par qui nous nous sommes senti reconnu-e-s,
  • les personnes dont nous avons attendu des choses qui ne sont jamais venues
  • les personnes qui ont pu nous faire du mal.

Ces personnes, mortes ou vivantes, sont présentes dans notre inconscient où elles conditionnent notre vision du monde et notre engagement dans la vie.

J’ai pu souvent le constater notamment lors des séances d’Hypnose Générative que je conduis. Dans ce travail, où la personne vient pour initier un changement ou pour faire face à un changement dans sa vie, nous sommes au départ deux dans la pièce : cette personne en demande et moi. Nous allons d’abord travailler sur son intention, et créer un espace pour aider cette intention à se déployer…

Et la plupart du temps quand nous ouvrons l’état de conscience plus profond de l’hypnose, nous nous retrouvons à accueillir d’autres personnes, des « invités » désirés ou non. Cela pourra être des membres de sa famille, des amis, ou d’autres personnes avec qui il y a eu des interactions fortes, positives ou négatives.

Le temps ne compte plus à cet instant où tout peut être ramené au présent, et j’invite alors la personne en travail à revisiter certaines des interactions, à accueillir les émotions que cela suscite en elle, à en prendre soin. Il peut y avoir tout un temps de prise de conscience de l’influence de ces personnes, et le travail en hypnose permet de s’en affranchir. La personne en travail peut ainsi trouver de la force pour sa vie actuelle en activant le souvenir d’interactions positives et valorisantes. Elle peut aussi se libérer de limitations ou conditionnements liés à des interactions négatives.

Delphine Horvilleur en parle magnifiquement dans son livre Vivre avec nos morts

Nous vivons tous avec des fantômes : « Ceux de nos histoires personnelles, familiales ou collectives, ceux des nations qui nous ont vu naître, des cultures qui nous abritent, des histoires qu’on nous a racontées ou tues, et parfois des langues que nous parlons. »

Et Delphine Horvilleur d’expliquer que son travail d’accompagnement consiste à aider les personnes à faire la paix avec leurs fantômes.

Or dans le travail en hypnose, je constate que nous abritons aussi des fantômes de personnes encore en vie. Bien sûr dans ce cas, il reste la perspective de faire la paix avec elles dans ce monde, mais force est de constater que ce n’est pas toujours possible.

La seule chose que nous pouvons toujours faire, la seule chose sur laquelle nous avons une prise, c’est accueillir nos émotions, reconnaître ce que nous avons vécu, jusqu’à ce que nous puissions trouver une forme de paix intérieure. C’est cela qui peut nous libérer de l’emprise.

Mais pour plonger dans cette rencontre intérieure avec les personnes avec qui nous avons eu des interactions douloureuses, pour pouvoir leur faire face sans se laisser submerger par la douleur que ça peut réveiller, il vaut mieux d’abord rassembler ses forces.

Et pour cela on pourrait d’abord inviter les personnes ou les êtres qui suscitent en nous des émotions positives sans réserve, et nous relier à cette bonne énergie que leur présence procure.

Le chapelet des présences intérieures

Et là, je pense au chapelet, à cette file de grains qui sont l’occasion pour chacun d’une prière à répéter. Je ne connais pas précisément la pratique du chapelet, mais je suis touchée par son caractère universel, sa présence dans de multiples religions. A chaque fois le chapelet est l’occasion de répétitions de prières, en boucles, avec une intention, une ouverture à quelque chose de plus large. Et pendant ce temps, on fait tourner dans sa main la suite des grains, petites boules qu’on caresse du bout des doigts. Joindre le geste à la parole et à la pensée.

En Hypnose on utilise aussi la notion de boule d’énergie, dans laquelle on invite une intention, nos ressources, et on se prépare à accueillir tout ce qui peut surgir… d’où l’idée de cette méditation du Chapelet de nos présences intérieures dont l’image est imposée en moi tout doucement, et que j’ai envie de proposer ici.

Proposition de méditation

Ceci est une proposition de pratique, et je vous invite à lire doucement les mots qui suivent et à voir comment ils peuvent résonner en vous… Vous pourriez par exemple prendre le temps de revenir observer votre respiration entre chacune des lignes, être à l’écoute pour sentir si vous allez inspirer ou expirer, si vous pouvez laisser le mouvement se faire de lui-même ?

Où et quand allez-vous prendre le temps d’ouvrir un espace en vous ?

Se recueillir pour se centrer.
Est-il possible de poser une intention positive de paix intérieure ?
D’imaginer comment ce serait d’être ouvert, de ressentir fluidité et lumière à l’intérieur de soi.

Et quelle serait la première personne à laquelle nous pouvons penser pour favoriser cela, celle avec qui nous avons pu ressentir une émotion positive de cet ordre ?
Une pensée qui serait plutôt une sensation, comme une intuition.

Une image fugace, des mots qui résonnent en nous.

Peut-être va-t-elle surgir tout de suite ?
Peut-être est-ce plus difficile, selon notre état intérieur ?
Peut-on résister à l’envie de réfléchir ?
Ne pas indiquer le nom qui nous paraîtrait « logique » ?

Peut-on continuer d’ouvrir son espace intérieur en invitant une présence de lumière et de joie, même si cela semble difficile ?

Quitte à réviser son attente…
Peut-être est-ce un simple sourire d’une personne croisée dans la rue
Ou les encouragements d’un professeur il y a longtemps
Ou un fou rire absurde partagé avec un ami

Parfois nous sommes enfermés dans un état douloureux,
Et paradoxalement, plus nous en avons besoin, plus il est difficile de faire entrer la lumière

Alors oui, il y a des moments où nous sommes certains de n’avoir aucun bon souvenir
Pourquoi ne pas en inventer un tout petit ?
Pour ouvrir la porte…

Changer de focale,

Pouvoir se relier à un souvenir beaucoup plus infime
Même un tout petit souvenir qui pourrait sembler anodin
Et tout à coup c’est une brassée de souvenirs positifs

Ils se bousculent joyeusement pour entrer par la brèche qui a été ouverte.
Est-ce que le cœur s’illumine ?

Bienvenue ! …

Quel sera votre chiffre idéal ?
Suivons le chapelet, cela pourrait être 5 ou 6 perles pour commencer

Des souvenirs d’interactions positives
L’image d’une personne ou d’un être qui nous donne fluidité et lumière
Rassembler une bonne énergie

Et conclure chaque rencontre par une pensée de gratitude
Souhaiter à cette personne d’aller bien
Où qu’elle se trouve…
Et mettre une image d’elle dans une boule d’énergie à l’image d’un grain de chapelet…

Un grain de chapelet qui pourra rester contre notre cœur…

Avant de pouvoir inviter la présence d’une autre personne avec qui c’est plus douloureux…
Le plus souvent il n’y a pas beaucoup à réfléchir
Cette autre mémoire se tient en embuscade
Même si nous réussissons à la tenir à distance dans la vie courante
A l’occulter, à passer par-dessus
Rester plus fort que cette émotion…

Pouvons-nous prendre le temps de l’inviter en nous maintenant ?
Pour un temps d’écoute intérieure
Pas tant avec cette personne qu’avec la marque qu’elle imprime en nous ?
Passer un temps en la faisant résonner…

Pouvoir sentir ce que nous avons bloqué en nous pour résister
Tenir le coup ?
Et dans cet espace intérieur pourrait-on imaginer se libérer de ces blocages ?
Se relier à notre tendresse ? Pour nous-même…
Même en présence de la résonnance de la personne ?

Oui c’est un sacré boulot…
Où nous avons besoin du soutien de…

… Je pensais évoquer les autres personnes positives
Et c’est le moi FOI qui vient

Le soutien de la foi

Drôle d’effet du chapelet ?
Le choix de croire
Un pari fou
Croire que ce serait possible
Pour justement être prêt à s’appuyer sur le soutien de ceux qui nous font du bien
Et sentir que le travail va se faire en nous

Quelque chose qui s’apaise
Nous trouvons une nouvelle place pour cette personne en nous
Qui brasse autrement notre force intérieure

Et sentir qu’on va pouvoir aller vers une conclusion
Revenir au chapelet
Inviter l’image du grain de chapelet qui pourrait symboliser cette personne
Quelle couleur ?
Quelle matière ?
Translucide ou opaque
Va-t-on cacher la personne ou seulement l’enfermer pour limiter son pouvoir de nuisance ?

Sentir que ce grain peut devenir léger
Tenir dans la main,
Et qu’on peut passer au suivant

Continuer à reconstituer ses forces
Inviter de nouveaux des grains de chapelets de mémoires positives

Savourer l’état dans lequel nous arrivons
Sentir à quel moment nous sommes prêts à revenir dans notre vie quotidienne

Avec quelles intentions ?!…
Avec quelle détente et force intérieure revivifiée ?

 

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