Méthode Feldenkrais et Créativité

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Paris

 

émotions, mouvement et Méthode Feldenkrais

émotions, mouvement et Méthode Feldenkrais

Emotion : cela veut dire « ce qui nous met en mouvement ». En explorant ces mouvements grâce à la Méthode Feldenkrais, pourrait-on mieux apprivoiser nos émotions ?

 

L’étymologie du mot « émotion » est la même que pour moteur, c’est donc ce qui nous met en mouvement.

Les émotions s’incarnent dans notre corps et peuvent bloquer ou au contraire initier nos mouvements … comme les expressions populaires l’expriment si bien.

– être tétanisé par la peur

– se laisser abattre de chagrin

– grimacer de dégoût

– reculer sous l’effet du découragement

– laisser tomber la mâchoire de surprise 

mais aussi…

– danser ou sauter de joie !

Que ressentez-vous à lire cette ligne précédente ?
Peut-être pourriez-vous ressentir de la légèreté dans votre corps quand votre cerveau déchiffre les mots « danser » et « sauter », ou une amorce de mouvement.
Peut-être même un petit éclair de joie ?

Et cette proposition vous fait-elle plaisir ?

Ou vous laisse-t-elle « de marbre » ? Ce qui voudrait aussi dire que vous êtes perplexe sur ce lien entre émotion et mouvement, qui vous laisse encore dubitatif ?!…

Notre posture influe sur nos émotions

J’y faisais référence dans mon article précédent, Du mouvement dans l’hypnose,  des études scientifiques ont montré comment une posture dynamique peut nous aider à stimuler nos émotions positives et à améliorer nos prises de décisions.

Selon notre posture, notre « rapport au monde » n’est pas le même, et nous n’accédons pas à la même palette d’émotions. Nous n’avons pas la même perception de notre environnement si nous sommes courbés, les épaules tombantes, le regard rivé au sol, ou au contraire si nous déplions toute notre colonne vertébrale, si nous ouvrons notre sternum au monde, ce qui va avoir tendance à monter notre regard !

Je l’ai vécu moi-même la première fois après une séance avec François Combeau, qui a été un de mes formateurs, et mon premier enseignant de Méthode Feldenkrais. Nous avions passé deux heures (éprouvantes ! ) sur le ventre, mais pour la première fois, j’avais l’impression d’avoir dégagé mon cou et ma colonne vertébrale de mes épaules, qui s’étaient ouvertes… Et… J’ai eu le sentiment extraordinaire que « le monde était à moi », et que tout devenait simple !… Cela a duré plus d’une journée, c’était tellement grisant, je croyais que cela allait durer toujours… puis tout à coup, j’ai eu une crise d’angoisse gigantesque ! Je n’avais pas encore intégré le mode d’emploi de cette posture, je n’avais pas compris qu’il était essentiel de pouvoir passer de l’extension-ouverture au monde- à un mode plus en protection, ou en ré-flexion, par exemple en flexion.

Car la Méthode Feldenkrais nous apprend aussi qu’aucune posture n’est définitivement la bonne : il est précieux de pouvoir passer de l’une à l’autre, varier selon les circonstances, explorer les nuances, selon notre état d’énergie, selon notre intention. Et j’aime aussi retrouver cela dans ma pratique de chiqong : pouvoir passer d’une énergie à une autre, du Yin au Yang, selon le cycle de la respiration, mais aussi selon les moments de la journée ou de l’année…

Faire bouger ses émotions par le mouvement ?

On parle avec la Méthode Feldenkrais, de prise de conscience : prendre conscience qu’on se tient d’une certaine manière, qu’on a ralenti ses mouvements, que certains muscles sont contractés en permanence…  et qu’ils pourraient s’allonger… prendre conscience des émotions qui y sont associées, et surtout prendre conscience ensuite qu’on peut choisir… Ce qui n’empêche pas bien sûr, toujours grâce à la Méthode Feldenkrais, de s’entraîner à mieux répartir ses forces et son énergie, à mieux utiliser son squelette pour mieux bouger ou se tenir droit plus facilement !

On peut aussi « jouer » avec les postures et les mouvements pour raconter quelque chose de l’émotion qui va avec : pas étonnant que Peter Brook, un de nos plus grands metteurs en scène de théâtre, ait travaillé intensément avec Moshe Feldenkrais, et invité ses comédiens à plonger dans cette pratique !

Et j’ai aussi pu expérimenter ce lien profond entre le mouvement et les émotions lors de séances individuelles. Le fait de « remettre en mouvement » certaines parties du corps peut s’accompagner de « remontées de souvenirs » qui avaient parfois une importante charge émotionnelle. Et le fait de bouger à nouveau était une occasion d’apprivoiser ces émotions.  C’est pour accompagner cela que je me suis ensuite tournée vers la méditation pleine conscience et formée à l’Hypnose Générative.

En ce mois de juin, je vous propose deux ateliers qui seront des occasions d’explorer cette relation entre le mouvement et les émotions :

Un atelier sur DETENTE DU VISAGE ET RESPIRATION. Car si les émotions s’expriment dans le mouvement, la posture, on a plus souvent l’occasion de les observer sur les visages, et cette soirée sera l’occasion de découvrir à quel point on peut jouer délicatement avec toute une gamme de mouvements du visage !… et s’apercevoir que cela a un effet étonnant sur la posture, et sur la gestion des émotions

Et puis un atelier Méditation-Centrage où nous conjuguerons des pratiques de mouvement et des temps de méditation.

Alors ?un  petit exercice pour tout de suite??

Vous sentez-vous prêt à sourire ?
A respirer profondément sans effort ?
A promener votre attention depuis votre appui des pieds
jusqu’au sommet du crâne?

A accueillir vos émotions ?
A les observer se transformer et s’apaiser ?

Blandine Stintzy
juin 22

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